Le 25 novembre 2020 se déroule dans le monde entier la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Saint-Paul s’associe à cette manifestation mondiale soutenue pour les Nations Unies. (Photos ONU Femmes)
Car nous le redisons tout haut : toute cette violence qui déchire des familles entières, à La Réunion comme sur toute la planète, doit cesser !
Le contexte sanitaire actuel que nous connaissons contribue à l’accroissement de la violence domestique. Plusieurs études et rapports internationaux le démontrent. Malheureusement.
L’un d’entre eux, celui du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, est édifiant. 99% de femmes et de filles étaient victimes d’un acte sexiste en 2019.
Les chiffres sont terribles. Plus de 150 femmes trouvaient la mort en 2019 en France. 87 en 2020 dont 8 infanticides commis par des conjoints violents.
Dans l’île, certaines associations de protection accueillaient plus de 90 femmes, victimes de violence, avec 78 enfants concernés. Le combat contre ce fléau doit prendre de nouvelles formes.
En premier lieu, la société toute entière doit lutter contre les stéréotypes parfois véhiculés par des contenus écrits et audiovisuels. Dégradant ainsi l’image des femmes et brouillant ainsi les rapports entre les hommes et les femmes.
Un Grenelle, consacré à ce type de violences, se tenait pourtant en 2019.
Le ministère de la Culture, le CSA, le Haut Conseil à l’égalité et l’Unesco s’engageaient également pour faire reculer les clichés, stéréotypes et préjugés sexistes.
Pourtant, le sexisme ou la grande maladresse, parfois récurrente de certains articles de presse, perdurent dans plusieurs médias.
Les journalistes, y compris à La Réunion, doivent eux aussi s’engager dans le traitement médiatique des femmes et des violences faites aux femmes. En favorisant les termes de « violence de genre », « violence machiste », « violence sexiste ».
Ce problème social de la violence doit être raconté de façon spécifique. Sans détails morbides ou sans photo de couple ou de la victime. Il ne faut pas non plus chercher de justifications ou de « raisons » à ces actes.
Les rédactions pourraient aussi ne pas diffuser les témoignages positifs sur l’agresseur. En incluant notamment les expertises de personnes en la matière.
Il faut également toujours dénoncer la violence quotidienne en montrant le caractère systémique des violences de genre.
Les reportages pourraient ainsi systématiquement inclure le numéro gratuit d’aide aux victimes : le 36 39 ainsi que toutes les informations utiles aux femmes.
N’oublions pas non plus qu’en 2020, La Réunion compte 4 femmes maires, 3 députées et 2 sénatrices. Ces élues étaient toutes victimes de dénigrement sexiste. La société doit se moderniser. Les mentalités doivent également changer.