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Jean-Pierre FUTOL, « j’ai vu le marché forain de Saint-Paul changer en 30 ans !»

Jean-Pierre FUTOL, « j’ai vu le marché forain de Saint-Paul changer en 30 ans !»

À 62 ans, Jean-Pierre FUTOL s’apprête à prendre une retraite bien méritée après 30 ans de présence sur le marché forain de Saint-Paul. Le commerçant ambulant a vu le marché forain de la Ville évoluer sur plusieurs décennies, changer de visage. Le marchand d’épices raconte.

Son sourire ne trompe pas. Il est franc et malicieux, et les clients apprécient. S’attardent sur son stand, touristes et locaux, qui y découvrent des épices que ce marchand conditionne, des préparations variées pour les rhums arrangés qu’il associe lui-même, du thé de Saint-Joseph qu’il revend dit-il, « pour faire découvrir à tous les saveurs de notre île ».

Cela fait 30 ans qu’il sillonne le marché forain de Saint-Paul uniquement le vendredi. Cet agriculteur, qui cultive la canne à sucre en parallèle, a su s’adapter à la demande de ses clients. « Au tout début, je vendais des poupées créoles. Elles étaient confectionnées par ma mère. Puis, quand elle est décédée, j’ai été maraîcher et j’ai vendu des fruits et des légumes. Dans les années 90, c‘était un marché forain où l’on découvrait les produits du terroir, mais aussi des animaux, comme des volailles, des pintades… Cela a évolué depuis. Le marché s’est développé », observe ce sexagénaire en servant ses clients.

Ce vendredi 18 décembre, Jean Pierre Futol ferme définitivement son parasol et range pour la dernière fois son stand. Ce sera son dernier marché forain. Une page se tourne, la vie de commerçant ambulant s’achève pour s’ouvrir sur de nouvelles aventures qu’il apprendra à aimer. « Cela fait comme un divorce », dit-il en riant « mais il faut savoir s’arrêter tant qu’on est encore valide. »

Le marché forain de la Ville de Saint-Paul mais aussi les rencontres et les échanges vont lui manquer. Ce marchand se réveillait à 3 heures du matin tous les vendredis depuis 10 ans.
« Je revois des personnes que je n’ai pas rencontré depuis 40 ans ! Alors quand on se croise on évoque des souvenirs, on prend du bon temps. » L’œil malicieux, monsieur FUTOL que tous connaît parmi les forains, tient à rassurer ses amis. « Je vais continuer à venir au marché forain leur rendre visite et j’espère qu’il y aura de la relève. » Son souhait ? Voir des jeunes réunionnais se lancer dans cette activité. « Ils ne sont pas nombreux et c’est dommage, il faut qu’ils se motivent. » Qu’à cela ne tienne, ils auraient de qui tenir, même si le forain qui a de la bouteille confie qu’il est toutefois difficile de gagner sa vie en ne faisant qu’un seul marché forain par semaine. « Il faut tous les faire et ne pas avoir d’activités à côté », conseille-t-il à la relève.

Malgré le vent et la pluie, principaux trouble-fêtes du forain, et certainement pour beaucoup d’autres, Jean-Pierre FUTOL du carreau numéro n°1 va profiter de son temps libre pour voyager. Croisière en Méditerranée, Espagne ou Nouvelle Zélande son cœur balance encore entre toutes ses destinations. Une chose est sûre, ce n’est pas la « Covid qui l’empêchera de découvrir le monde alors que j’ai tout mon temps libre dorénavant ! » Que nous reste-t-il à part lui souhaiter, bon vent ?