Les agents de l’ARS, les bénévoles de l’association 3I (Institut d’insertion par l’innovation), des agents de la commune ainsi que Virginie Peron, élue à l’environnement, sillonnent depuis ce mardi 27 février le quartier de L’Etang pour l’opération « ma maison sans moustique ». Une action qui intervient dans un contexte où le nombre de cas de dengue s’est intensifié ces dernières semaines.
« J’ai eu le chikungunya il y a quelques années. Durant deux mois avec mon mari nous sommes restés au lit, handicapés », se souvient Marie Michelle Borille. Aujourd’hui, cette résidente de la rue Manguier du quartier de l’Etang est très vigilante quant à la présence de gîtes larvaires dans sa cour.
Pourtant, malgré sa bonne volonté, réside encore quelques oublis. Bien cachées sous la végétation, deux soucoupes pleines de larves. Dans un si petit contenant, on peut dénombrer 70 à 100 larves d’Aedes. A titre de comparaison, un pneu contient 10 fois plus de larves qu’une soucoupe. Le calcul et simple.
Ce mardi matin, une maison sur trois abrite un ou plusieurs gîtes larvaires. Comme chez Solange par exemple, une soucoupe oubliée après les pluies sert depuis plusieurs jours de cocon propice au développement des larves.
Il faut dire que les conditions météorologiques, la pluie quasiment tous les jours, sont favorables à la multiplication des gîtes larvaires. La vigilance est donc recommandée pour tous les habitants des quartiers de l’Etang, rue Jacquot et de Bois-de-Nèfles, davantage impactés par la présence de moustiques infectés par le virus de la dengue.
Trois jours pour convaincre
15 binômes ont ainsi visité quelque 300 maisons du quartier de l’Etang en une matinée. Les Saint-Paulois ont reçu la visite d’une délégation composée des agents de l’ARS, des bénévoles de l’association 3I (Institut d’Insertion par l’Innovation) ainsi que des agents communaux. Ces actions de lutte en porte à porte compte se poursuivre jusqu’au 1er mars « 1 600 adresses seront visitées dans la zone de l’Etang, rue Jacquot et de Bois-de-Nèfles afin de sensibiliser la population et ainsi réduire le risque de la propagation du virus de la dengue », précise Celine Dambreville, technicienne à l’ARS. Un véritable travaille de fourmis qui repose sur le civisme en complément des actions de traitement de nuit de l’ARS. Afin d’enrayer le virus, il est impératif que tout un chacun veille à réduire la population de moustiques potentiellement infectés par le virus de la dengue.
« Le quartier de l’Etang Saint-Paul est l’un des plus touchés ainsi que celui de Bois-de-Nèfles. Il y a un risque de diffusion de la maladie qui est assez important. Aux alentours, nous avons une crèche, une école maternelle et une école primaire » avance Virginie Peron, l’élue en charge de l’environnement et de la lutte anti-vectorielle. Autre point noir, du côté de la gare routière où plusieurs foyers ont été signalés. « C’est une zone de flux où le risque de propagation du virus est par conséquent élevé » insiste l’élue.
60% des cas de dengue sont signalés à Saint-Paul
A l’heure actuelle, 70 cas de dengue ont été recensés uniquement à Saint-Paul. Cela rapporte à 111 cas enregistrés depuis début 2018. La commune de l’ouest comptabilise à elle seule 60% des cas de dengue. « Il s’agit d’une lutte communautaire, il faut impérativement éliminer les gîtes et se protéger pour éviter de se faire piquer en détruisant les gîtes larvaires, en utilisant des répulsifs ou en portant des vêtements longs », explique Virginie Peron. Des traitements diurnes ponctuels sont effectués lorsqu’un cas est signalé, des traitements de nuit sont aussi programmés dans ces quartiers sensibles afin de réduire la circulation de moustiques infectés. Face au risque épidémique élevé, l’ARS Océan Indien a déclenché le niveau 2B du plan ORSEC de luttre contre les arboviroses, qui consiste à renforcer les actions avec l’ensemble des acteurs et notamment dans les zones de circulation. La mobilisation de tous est indispensable pour lutter contre les moustiques, vecteurs de la dengue.